Même si le BIM en phase conception s’ancre dans les pratiques, les usages de la maquette en phase d’exploitation en sont encore au stade de réflexions approfondies, de mise en place d’opérations pilotes, avec des solutions diverses. Avec quelles influences sur l’exploitation, la GMAO, et quelles réalités de mise en œuvre ?

Le BIM exploitation, réalité ou promesse idéale ?

« L’exemple du nouveau siège de Vinci, l’Archipel, permet d’aller encore plus loin. Les contrôleurs ECLYPSE sont connectés à un Building Operating System (BOS) édité par un partenaire, SpinalCom. Le BOS de SpinalCom permet de créer un connecteur unique en utilisant les Web services et la documentation ouverte REST API de nos contrôleurs. Le BOS structure les données sous forme d’arbre d’informations et y ajoute de nombreuses informations de contextualisation issues d’autres ressources. » explique Sarah-Jane Demolliere.

Le système de SpinalCom permet ensuite la corrélation entre les données de la GTB, les tickets d’intervention de la GMAO qui est la solution TwinOps de Vinci, les consommations énergétiques et les équipements d’automatisation de la gestion des fluides », poursuit l’experte.

Ces données peuvent être utilisées soit pour fournir des fonctionnalités, soit pour être croisées avec d’autres sources à des fins d’analyse prédictive, par exemple. Il s’agit ainsi, grâce à la mise en place du jumeau numérique dynamique, d’assurer la convergence de cette multitude d’informations pour établir des liens pertinents entre elles et ainsi, optimiser la gestion du bâtiment.

Comment le BIM peut-il s’intégrer dans une solution de pilotage type hypervision ?

La modélisation dans la solution d’hypervision 3D est déjà possible de façon simple à partir d’un plan Autocad2D ; sont ensuite ajoutés les murs et les installations avec les objets disponibles dans l’outil. Il est aussi possible d’importer au format IFC une partie des éléments de la maquette BIM 3D, en extrayant ce qui est le plus pertinent, c’est-à-dire les positions et les fiches techniques des équipements. On crée ainsi, à partir de la maquette BIM du bâtiment, une maquette allégée d’exploitation qui facilite le suivi et la conduite du bâtiment.

Le BIM exploitation, concrètement, pour quelles aides au pilotage ?

L’intégration de la maquette numérique améliore en premier lieu l’exploitation et le pilotage des biens. Pour illustrer avec un cas concret, dans notre bâtiment, la maintenance des extincteurs est effectuée par une société extérieure et souvent, le personnel est différent lors des interventions. Pour éviter des allers-retours, la personne localise et récupère l’ensemble des extincteurs pour entretien.

Ces extincteurs sont tous numérotés et associés à un emplacement dédié. L’interface graphique BIM de l’hyperviseur permet alors de repérer rapidement où doit être repositionné chacun des extincteurs. Nous bénéficions du même principe pour la maintenance des blocs de secours, où la fiche d’intervention est directement remplie dans l’interface de l’hyperviseur, avec accès à un historique.

Ce type de solution apporte aussi de la valeur aux usagers.

Quelques exemples

Premier exemple, pour les espaces de coworking, on peut ainsi mettre à disposition un ensemble d’informations sur les différents espaces, et indiquer le chemin à suivre pour se rendre à l’espace réservé. Dans le même ordre d’idée, les bornes d’orientation à l’aéroport de Roissy, qui proposent un cheminement possible d’un point à un autre, sont ainsi réalisées.

Second exemple, pour un de nos clients, l’application permet de géolocaliser des équipes d’intervention de sécurité et de leur tracer un cheminement au plus court vers une urgence, par exemple un usager en difficulté. La géolocalisation est très utile aussi en cas d’alarme, et nous avons également réalisé des interfaces à différents niveaux avec une GMAO ou un système de ticketing de gestion d’incidents au travers d’API REST.